XVIII
Où M. de Condé prêche la révolte au roi
On se souvient de la promesse que le prince de Condé avait faite, la veille au soir, à Robert Stuart, et du rendez-vous qu’il avait pris, pour la nuit tombante, avec le jeune homme sur la place Saint-Germain-l’Auxerrois.
Le prince de Condé entrait au Louvre juste au moment où la reine sortait de l’appartement de son fils.
Il venait remplir cette promesse en demandant au roi la grâce d’Anne Dubourg.
On l’annonça chez le roi.
– Qu’il entre ! répondit le roi d’une voix faible.
Le prince entra et aperçut le jeune homme plutôt couché qu’assis dans son fauteuil, et essuyant avec son mouchoir son front couvert de sueur.
Il avait les yeux éteints, la bouche béante, le visage livide.
On eût dit une statue de la Peur.
– Ah ! ah ! murmura le prince, l’enfant a du chagrin.
Qu’on n’oublie pas que le prince avait assisté à la fin de la scène entre le roi et Mlle de Saint-André, et avait entendu les promesses que celui-ci avait faites à sa maîtresse.
En apercevant le prince, la figure du roi s’éclaira tout à coup. Le soleil en personne entrant dans la sombre chambre ne l’eût pas plus subitement illuminée.. On eût dit que le jeune roi venait de faire une grande découverte. La pensée rayonnait sur son front, pareille à une espérance. Il se leva et marcha au-devant du prince. On eût dit qu’il allait se jeter sur sa poitrine et l’embrasser.
C’était la force attirant à elle la faiblesse, avec la puissance de l’aimant attirant le fer. Le prince, qui paraissait médiocrement se soucier de l’embrassade, s’inclina dès le premier pas qu’il vit faire au roi pour aller au-devant de lui.
François, réprimant lui-même ce premier entraînement, s’arrêta et tendit la main au prince.
Celui-ci, ne pouvant se dispenser de baiser la main qu’on lui tendait, en prit bravement son parti.
Seulement, en y appuyant ses lèvres, il se demandait à lui-même :
« À quoi diable puis-je lui être bon, qu’il me fait aujourd’hui si bon accueil ? »
– Oh ! que je suis heureux de vous voir, mon cousin ! dit le roi avec tendresse.
– Et moi, Sire, je suis à la fois heureux et honoré.
– On ne saurait venir plus à propos, prince.
– Vraiment ?
– Oui, je m’ennuyais horriblement.
– En effet, dit le prince, Votre Majesté portait sur son front, au moment où je suis entré, les traces d’un profond ennui.
– Profond, c’est le mot. Oui, mon cher prince, je m’ennuie affreusement.
– Royalement, enfin, dit le prince en s’inclinant et en souriant.
– Et ce qu’il y a de triste dans tout cela, mon cousin, continua François II avec un profond sentiment de mélancolie, c’est que je n’ai pas un ami à qui confier mes peines.
– Le roi a des peines ? demanda Condé.
– Oui, et de sérieuses, de véritables, mon cousin.
– Et qui donc est assez audacieux pour causer des peines à Votre Majesté ?
– Une personne qui, par malheur, en a le droit, mon cousin.
– Je ne connais personne, Sire, qui ait le droit de chagriner le roi.
– Personne ?
– Personne, Sire.
– Pas même la reine mère ?
« Ah ! ah ! pensa tout bas le prince, il paraît que la reine mère a donné le fouet à son poupon. »
Puis, tout haut :
– Pas même la reine mère, Sire, répéta le prince.
– C’est votre avis, mon cousin ?
– C’est non seulement mon avis, Sire, mais c’est encore, je le présume, celui de tous les fidèles sujets de Votre Majesté.
– Savez-vous que c’est grave, ce que vous me dites-là, monsieur mon cousin ?
– En quoi est-ce grave, Sire ?
– En ce que vous prêchez à un fils la révolte contre sa mère.
Et il dit ces mots en regardant autour de lui comme un homme qui craint d’être entendu, quoique en apparence il soit seul.
En effet, François n’ignorait pas que, pour quiconque avait leur secret, les murailles du Louvre laissaient passer les sons comme le filtre laisse passer l’eau.
N’osant donc avouer toute sa pensée, il se contenta de dire :
– Ah ! c’est votre opinion que la reine mère n’a pas le droit de me chagriner. Que feriez-vous donc, mon cousin, si vous étiez roi de France et que la reine mère vous chagrinât... en somme, et pour abréger, si vous étiez à ma place ?
Le prince comprit quelle était la crainte du roi ; mais, comme en toute circonstance il avait pris l’habitude de dire ce qu’il pensait :
– Ce que je ferais à votre place, Sire ?
– Oui !
– À votre place, je me révolterais.
– Vous vous révolteriez ? s’écria François tout joyeux.
– Oui, dit le prince, purement et simplement.
– Mais de quelle façon se révolter, mon cher Louis ? demanda François en se rapprochant du prince.
– Mais comme on se révolte, Sire : en se révoltant. Consultez ceux qui sont coutumiers du fait. Il n’y a pas un nombre de moyens très varié : en n’obéissant point, par exemple, ou en faisant, du moins, tout ce qu’on peut pour se soustraire à une autorité injuste, à une tyrannie implacable.
– Mais, cousin, dit François pensif et méditant évidemment les paroles du prince, un serf peut se révolter ainsi contre son seigneur ; mais un fils ne peut pas plus, il me semble, dans le sens absolu du mot, se révolter contre sa mère, qu’un sujet contre son roi...
– Que font donc en ce moment, dit le prince, ces milliers de huguenots qui semblent tout à coup sortir de terre du fond de vos plus lointaines provinces, dans les Pays-Bas, en Allemagne, sinon une immense révolte contre le pape ? Et c’est un roi, s’il en fut !
– Oui, prince, répondit François, de pensif devenant sombre ; oui, vous avez raison, et je vous suis reconnaissant de me parler ainsi. Je vous vois trop rarement, mon cousin ; vous êtes un des membres de ma famille, l’homme dans lequel j’ai le plus de confiance, le seigneur de la Cour pour lequel j’ai le plus d’amitié. Dès mon enfance, mon cher prince, j’ai eu pour vous une sympathique affection, que votre courageuse franchise justifie pleinement. Nul autre ne m’aurait parlé comme vous venez de le faire : je vous en remercie doublement ; et, pour vous donner une preuve de ma reconnaissance, je vais vous faire une confidence que je n’ai faite à personne, et que la reine mère vient de m’arracher tout à l’heure.
– Faites, Sire.
Le roi jeta son bras autour du cou de Condé.
– Aussi bien, mon cher prince, continua-t-il, peut-être aurais-je besoin non seulement de votre conseil, comme je viens de vous le demander, mais encore de votre appui.
– Je suis en tout point aux ordres de Votre Majesté.
– Eh bien, mon cousin, je suis éperdument amoureux.
– De la reine Marie ?... Je sais cela, Sire, dit Condé, et cela fait véritablement scandale à la Cour.
– Non pas de la reine Marie... mais d’une de ses filles d’honneur.
– Bah ! s’écria le prince, jouant le plus profond étonnement. Et il va sans dire que Votre Majesté est payée de retour ?
– On m’aime au-delà de toute expression, cousin !
– Et on a donné à Votre Majesté des preuves de cet amour ?
– Oui.
– Ce qui me surprendrait, Sire, c’est qu’il en fût autrement.
– Tu ne me demandes pas qui, Louis ?
– Je ne me permettrai pas d’interroger mon roi ; mais j’attends qu’il veuille bien compléter la confidence.
– Louis, c’est la fille d’un des plus grands seigneurs de la Cour de France.
– Ah bah !...
– C’est la fille du maréchal de Saint-André, Louis.
– Recevez mes sincères compliments, Sire. Mlle de Saint-André est une des plus belles personnes du royaume.
– N’est-ce pas ? n’est-ce pas que c’est ton opinion, Louis ? s’écria le roi au comble de la joie.
– Il y a longtemps, Sire, que j’ai exactement sur Mlle de Saint-André la même pensée que Votre Majesté.
– C’est une sympathie de plus entre nous deux, mon cousin.
– Je n’oserais pas m’en vanter, Sire.
– Ainsi, tu trouves que j’ai raison ?
– Cent fois raison ! Quand on rencontre une fille, fût-on roi ou manant, on a toujours raison de l’aimer, et surtout de se faire aimer d’elle.
– Ainsi, c’est ton avis !
– Et ce sera celui de tout le monde, excepté M. de Joinville... Par bonheur, le roi, je le présume, ne lui demandera pas conseil, et, comme il est probable qu’il ignorera toujours l’honneur que le roi a fait à sa fiancée...
– Voilà ce qui te trompe, Louis, dit le roi : c’est qu’il le sait.
– Votre Majesté veut dire qu’il soupçonne quelque chose ?
– Je te dis qu’il sait tout.
– Oh ! C’est impossible...
– Mais puisque c’est moi qui te le dis !
– Mais c’est incroyable, Sire !
– Et cependant il faut bien le croire... Toutefois, continua le roi en fronçant le sourcil, je n’attacherais pas une grande importance à ce fait, s’il n’avait été suivi de circonstances d’une gravité extraordinaire qui ont amené, entre ma mère et moi, la scène violente dont je t’ai dit quelques mots.
– Mais qu’a-t-il donc pu arriver de plus grave, Sire ? J’attends que Votre Majesté veuille me faire pénétrer au fond de ce mystère, dit avec ingénuité le prince de Condé, qui, mieux que personne, cependant, connaissait l’affaire à fond.
Alors, le roi se mit à raconter d’une voix lamentable, qui, de temps en temps, reprenait une certaine fermeté farouche, la scène violente qui venait d’avoir lieu entre lui et sa mère.
Le prince écoutait avec une attention profonde.
Puis, quand François eut fini :
– Eh bien ! mais, Sire, dit-il, il me semble que vous vous en êtes assez bien tiré, et que vous voici, pour cette fois, hors de page.
Le roi regarda le prince, et, passant son bras sous le sien :
– Oui, mon cousin, dit-il, oui, je m’en suis assez bien tiré ; tant qu’elle a été là, du moins, quelque chose qui ressemblait à la joie d’un esclave qui brise sa chaîne me donnait de la force. J’ai laissé la reine partir avec cette croyance que ma révolte était sérieuse. Mais, la porte refermée derrière elle ; mais, resté seul... tenez, il faut que je sois franc avec vous, tous les muscles de mon corps, toutes les fibres de ma volonté se sont détendus, et, si vous n’étiez pas arrivé, mon cousin, je crois que j’allais, comme autrefois, aller la trouver, me jeter à ses pieds et lui demander pardon.
– Oh ! gardez-vous-en bien, Sire ! s’écria Condé, vous seriez perdu !
– Je le sais bien, dit le roi en serrant le bras de Condé, comme un naufragé serre l’épave flottante dont il attend son salut.
– Mais, enfin, pour vous causer une pareille terreur, il faut que la reine mère vous ait menacé de quelque grand malheur, de quelque péril suprême ?
– Elle m’a menacé de la guerre civile.
– Ah !... Et où Sa Majesté voit-elle donc la guerre civile ?
– Mais où vous la voyiez vous-même tout à l’heure, mon cousin. Le parti huguenot est puissant ; mais M. de Guise, son ennemi, est puissant aussi. Eh bien, ma mère, qui ne voit que par les Guises, qui ne mène le royaume que par les Guises, qui m’a marié à une femme qui est parente de MM. de Guise, ma mère m’a menacé de la colère et, qui pis est, de l’abandon de MM. de Guise.
– Et le résultat de tout cela, Sire ?
– C’étaient les hérétiques maîtres du royaume.
– Et vous avez répondu à cela, Sire ?
– Rien, Louis. Qu’avais-je à répondre ?
– Oh ! bien des choses, Sire !
Le roi haussa les épaules.
– Une entre autres, continua le prince.
– Mais laquelle ?
– C’est qu’il y avait un moyen d’empêcher les hérétiques d’être maîtres du royaume.
– Et ce moyen ?
– C’est de vous mettre aussi à la tête des hérétiques, Sire.
Le jeune roi resta un instant pensif et le sourcil froncé.
– Oui, dit-il, il y a là une idée supérieure, mon cousin, un de ces jeux de bascule auxquels excelle ma mère Catherine. Mais le parti protestant me hait...
– Et pourquoi vous haïrait-il, Sire ? Il sait que, jusqu’ici, vous n’avez été qu’un instrument aux mains de votre mère.
– Instrument ! instrument ! répéta François.
– Mais tout à l’heure ne le disiez-vous pas vous-même, Sire ?... Le parti huguenot n’a point de parti pris contre le roi : il hait la reine mère, voilà tout.
– Je la hais bien, moi, murmura le jeune homme à voix basse.
Le prince surprit ces mots, si bas qu’ils eussent été prononcés.
– Eh bien, Sire ? demanda-t-il.
Le roi regarda son cousin.
– Si le projet vous paraît bon, continua le prince, pourquoi ne pas l’adopter ?
– Ils n’auront pas confiance en moi, Louis ; il faudra leur donner un gage, et... quel gage leur donner ?
– Vous avez raison, Sire ; mais l’occasion est bonne. Vous pouvez leur donner en ce moment un gage, un vrai gage royal, la vie d’un homme...
– Je ne comprends pas, dit le roi.
– Vous pouvez faire grâce au conseiller Dubourg.
– Mon cousin, dit le roi pâlissant, ici même, là, tout à l’heure, ma mère me disait en parlant de lui : « Il faut qu’il meure ! »
– Vous lui disiez donc, vous, Sire, qu’il fallait qu’il vécût ?
– Oh ! faire grâce à Anne Dubourg ! murmura le jeune homme en regardant autour de lui comme effrayé seulement à cette idée qu’il pouvait faire grâce.
– Eh bien ! oui, Sire, faire grâce à Anne Dubourg. Que voyez-vous donc de si étonnant à cela ?
– Rien certainement, mon cousin.
– N’est-ce pas votre droit ?
– C’est le droit du roi, je le sais.
– Eh bien ! n’êtes-vous pas le roi ?
– Je ne l’ai pas encore été, du moins.
– Eh bien ! Sire, c’est entrer dans la royauté par une belle porte, c’est monter au trône par un riche degré.
– Mais le conseiller Anne Dubourg ?...
– Est un des hommes les plus vertueux de votre royaume, Sire. Demandez à M. de L’Hospital, qui s’y connaît.
– Je sais, en effet, que c’est un honnête homme.
– Ah ! Sire, c’est déjà beaucoup que vous disiez cela.
– Beaucoup ?
– Oui : un roi ne fait pas mourir un homme qu’il a reconnu pour un honnête homme.
– Il est dangereux !
– Un honnête homme n’est jamais dangereux.
– Mais MM. de Guise le détestent.
– Ah !
– Mais ma mère le déteste.
– Raison de plus, Sire, pour commencer votre rébellion contre MM. de Guise et contre la reine mère en accordant la grâce du conseiller Du bourg.
– Mon cousin !
– Dame ! j’espère que Votre Majesté ne se donne pas la peine de se révolter contre la reine mère pour lui être agréable.
– C’est vrai, Louis ; mais la mort de M. Dubourg est accordée, c’est chose convenue entre MM. de Guise, ma mère et moi ; il n’y a pas à revenir là-dessus.
Le prince de Condé ne put s’empêcher de jeter un regard de dédain sur ce roi, qui regardait comme une chose convenue, et sur laquelle il n’y avait pas à revenir, la mort d’un des plus honnêtes magistrats du royaume, quand ce magistrat était encore vivant et qu’il n’avait qu’un mot à dire pour qu’il ne mourût pas.
– Puisque c’est une affaire convenue, Sire, dit-il avec un accent de profond mépris, n’en parlons plus.
Et il s’apprêta à saluer le roi pour se retirer, mais le roi l’arrêta.
– Oui, c’est cela, dit-il, n’en parlons plus, ne parlons plus du conseiller ; mais parlons d’autre chose.
– Et de quoi, Sire ? demanda le prince, qui n’était venu que pour cela.
– Mais, enfin, mon cher prince, il n’y a pas qu’une seule voie pour sortir d’une situation embarrassante ? Vous avez un génie inventif : trouvez-moi un second moyen.
– Sire, c’est Dieu qui vous avait trouvé le premier. Les hommes n’inventeront rien de pareil.
– En vérité, mon cousin, dit le jeune roi, je me sens ému moi-même à la pensée que je fais mourir un innocent.
– Alors, Sire, dit le prince avec une certaine solennité, alors écoutez cette voix de votre conscience. La bonté aussi est féconde, elle aussi fait fleurir dans le cœur du sujet l’amour pour son roi. Faites grâce à M. Dubourg, Sire, et, à partir du jour où vous aurez fait cette grâce, c’est-à-dire usé d’un droit royal, tout le monde saura que c’est vous qui régnez souverainement, véritablement !
– Tu le veux, Louis ?
– Sire, je vous le demande en grâce, et cela, je vous le jure, dans l’intérêt de Votre Majesté !
– Mais que va dire la reine ?
– Quelle reine, Sire ?
– La reine mère, pardieu !
– Sire, il ne doit y avoir d’autre reine au Louvre que la vertueuse épouse de Votre Majesté. Madame Catherine est reine parce qu’on la redoute. Faites-vous aimer, Sire, et vous serez roi !
Le roi parut faire un effort et arrêter une résolution suprême.
– Eh bien ! je répéterai le mot que vous avez si bien commenté. C’est convenu, mon cher Louis, dit-il ; merci de vos bons conseils, merci de me faire faire acte de justice, merci de m’enlever un remords ! Donnez-moi une plume et un parchemin.
Le prince de Condé approcha le fauteuil du roi près de la table.
Le roi s’assit.
Le prince de Condé lui présenta le parchemin qu’il avait demandé ; le roi prit la plume que le prince lui présentait et écrivit la phrase sacramentelle :
François, par la grâce de Dieu, roi de France, à tous présents et à venir, salut...
Il en était là, quand l’officier qu’il avait envoyé à l’hôtel Coligny entra et annonça madame l’amirale.
Le roi s’interrompit où il en était, se leva tout à coup, et, de doux qu’il était, son visage prit une indéfinissable expression de férocité.
– Qu’avez-vous, Sire ? demanda le prince de Condé, étonné lui-même de ce brusque changement de visage.
– Vous allez le savoir, mon cousin.
Puis, se retournant vers l’officier :
– Faites entrer madame l’amirale, dit-il.
– Madame l’amirale a sans doute à entretenir Votre Majesté d’une affaire personnelle, Sire ? dit le prince ; je vais me retirer, si Votre Majesté le permet...
– Non point ! je désire, au contraire, que vous restiez, mon cousin, que vous assistiez à notre conversation, que vous n’en perdiez pas un mot. Vous savez déjà comment je pardonne, dit-il en montrant le parchemin ; je vais vous montrer comment je punis.
Le prince de Condé sentit passer quelque chose comme un frémissement. Il comprit que cette présence de l’amirale chez le roi, où elle ne venait jamais que contrainte et forcée, se rattachait au motif qui l’yamenait lui-même, et il eut comme un vague pressentiment qu’il allait se passer quelque chose de terrible.
Après être retombée pendant quelques secondes, la tapisserie se releva, et l’amirale parut.